Lemessagerdebobo.com

Quotidien Burkinabè d'informations générales

Newton Ahmed Barry: « J’ai mal pour Tougouri ! »

En août dernier, quand les VDP avec la complaisance ou l’indifférence des FDS avaient procédé aux massacres et au jalonnement des corps empêchant qu’on leur donne une sépulture digne de tout être humain, j’avais prévenu que le scénario « Yirgou » était acté.

Depuis hier, lundi 14 mars, Tougouri est en train de rejoindre la liste des communes déguerpies. Selon des sources crédibles, les FDS auraient quitté la commune. Visiblement nos FDS n’étaient plus en mesure de contrer l’ultimatum de 72h des terroristes. Les populations de Tougouri (115.000 habitants environ, 2019) sont depuis lors abandonnées à leur sort et obligée de partir. Les PDI se renforcent d’une nouvelle cohorte de plusieurs dizaines de milliers d’âmes.

En rappel, en août dernier, plus d’une quarantaine de personnes, essentiellement des Burkinabè de la même communauté, avaient été exécutés et dont les corps avaient été abandonnés à la charogne. Parmi eux, le chef du village dont deux des enfants sont membres des FDS.

Les plus patriotes d’entre nous viendront vertement me rappeler que Bourzanga a été ravitaillée. Je leur réponds « Alhamdoulilah pour mes frères de Bourzanga… ».

Mais ensemble voyons pour que Tougri, Bani et très probablement Yalgo ne deviennent de nouveaux « Bourzanga » qui auront besoin qu’on prenne six mois et qu’on mobilise une armada « interarmes » pour y faire parvenir des camions dont les vivres ont eu le temps d’attraper « l’aflatoxine ».

Une fois de plus, raccordons nos cœurs !

Les crises comme celles que nous connaissons ont cette particularité de générer l’extrémisme et la haine qui sont les facteurs accélérateurs de la désintégration. À mesure que les choses nous échappent, ces poisons sociaux fermentent encore plus leurs toxines. Ceux qui se sont autoproclamés « patriotes » s’épuisent à faire le vide autour d’eux. À force et sans qu’ils le réalisent, ils s’isolent, se minorisent, s’affaiblissent et exposent le pays à la merci de ceux qu’ils étaient censés combattre.

En responsabilité nationale on ne fait pas seulement avec ceux qui sont d’accord avec vous et qui vous disent chaque jour « vive un tel… ». Ces gens sont à la vérité vos pires ennemis. Comme dit Alpha Blondy « vive le général, abas le général… ça sort de la même bouche… ». Dans notre cas, les contremaîtres « patriotes » zélés d’aujourd’hui ont été tous, sans exception, les fervents adorateurs de Damiba. Ce n’est pas méchant de le rappeler. C’est pour mettre en exergue la versatilité des « extrêmes ».

En responsabilité nationale, on fait avec tout le monde en recherchant et en trouvant le dénominateur commun. Entre fils et filles d’un même pays et devant un péril national, il y a moyen trouver un minimum fédérateur pour sauver le pays. Si je pouvais conseiller les capitaines, c’est à cela que j’allais les exhorter. Sinon libérer une commune et en perdre 3 dans le même laps temps, c’est pour ainsi dire vouloir remplir les tonneaux de Danaïde.

Pour terminer, je le rappelle, quoique cela me coûte, n’enrichissons pas le marchand d’armes russe en nous dépouillant et en mettant tout le pays en fermage. Cela ne garantit pas une victoire. Sur dix armes achetées au bout du compte, les terroristes en retirent quatre et nous tuent avec. Il faut résolument envisager la lutte contre le terrorisme dans une coalition africaine plus large et plus solide. J’ai lu avec intérêt un extrait d’un travail de recherche réalisé par le frère Eric N KERE. Ce sont des contributions à capitaliser dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Allah aide, ceux qui s’aident !

NAB

Read Previous

La France essaie d’empêcher le rapprochement entre la Russie et l’Afrique, selon un militant panafricain

Read Next

Burkina Faso: Plusieurs terroristes neutralisés à Titao

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *